André Priéto

Un homme de bien pour le Judo et pour les Bucois.

La disparition d’André Priéto aux premiers jours de Mars a réveillé souvenirs et réflexions pour le petit judoka que j’ai été auprès de lui, pour son successeur que je suis aujourd’hui sur le tatami et pour son disciple que je serai toujours, tellement ses enseignements au dojo comme en dehors me sont références lorsque je me questionne, perdu dans des considérations hasardeuses et souvent trompeuses… Mais rappelons d’abord qui fut André Priéto.

Aujourd’hui disparait un “Monsieur” qu’un grand nombre de Bucois ont croisé sur le tatami. C’est au milieu des années 60 et en marge d’un travail dans la construction, qu’André Priéto
propose aux Bucois de pratiquer le JUDO. Ceinture noire, il est issu du cercle restreint des Judokas Parisiens, pionniers Français de notre pratique. Disciple des grands maîtres Japonais, il souhaite diffuser ce sport nouveau qui fait son entrée aux Jeux Olympiques en 1964. C’est jusqu’au milieu des années 90 qu’il va enseigner le Judo et ses valeurs, formant des centaines de judokas et un nombre important de ceintures noires. Il a accompagné notre discipline, l’a protégée lorsque les “tout compétition” voulaient s’en emparer, l’a faite évoluer vers sa pratique moderne dans le maintien des valeurs auxquelles il croyait. Ces valeurs étaient associées à des Maitres Japonais venus, après la seconde guerre mondiale, diffuser le Judo en Europe. Avec André Priéto, nous appartenions à l’Académie Michigami. Le Maitre Michigami Haku faisait autorité sur les principes fondamentaux de notre art martial. André Priéto l’écoutait et le respectait avec bien d’autres, mais son but était moins de sceller la grandeur d’un Maître que d’en conserver, propager et transmettre l’enseignement. Il savait combien notre sport s’inscrivait entre tradition et modernité et c’est à partir de cette base solide de principes et d’objectifs philosophiques qu’il voulait accompagner notre pratique vers l’exercice physique et mental parfaitement structuré que nous connaissons aujourd’hui. Homme de convictions, il souhaitait construire et s’associer pour le développement, l’émancipation de tous. Combien de fois m’a-t-il répété que le kimono s’affranchie des couches sociales. Sur le tatami, disait ‘il, médecin, policier, ingénieur ou ouvrier : nous sommes tous Judokas ! Parfois, malgré ses requêtes, les conditions proposées par la municipalité ne convenaient pas à une pratique sereine du Judo. Et nous quittions un gymnase du Pré Saint Jean encore neuf pour rejoindre une étable au fond d’une cour de la rue Jean Jaurès. Mais les hommes de bien sont condamnés à se comprendre et se rassembler pour œuvrer au progrès de tous. Aussi rejoignons-nous bientôt l’A.O.BUC pour travailler tous ensemble à donner aux sportifs Bucois les meilleures conditions pour leur pratique. Lorsqu’en 1995, il a souhaité que je reprenne les rênes du club, c’est sans appréhension que je m’y suis attelé. Je le savais proche, au coin de l’Avenue Hugier à bichonner ses rosiers, et je savais aussi détenir les réponses qu’il m’avait depuis 25 ans enseignées : sans froid, détermination et surtout et même s’il ne le disait pas, le don de soi.
Nous sommes tous convaincus que son enseignement nous a fait meilleur. Souhaitons que son souvenir éclaire longtemps nos cheminements vers la plus belle des citoyennetés : l’exemplarité !

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Stéphane Quertinier

StéphaneQuertinierJe ne sais plus qui disait que l’homme n’est plus le plus fort depuis qu’on a inventé la poudre ?

S’agissant de notre copain Stéphane, non seulement c’est un solide judoka, mais il devient carrément exceptionnel un 9 millimètres à la main ! Cela explique son palmarès de tireur et sa performance 2011, début octobre, aux mondiaux de Rhodes (Grèce) en tir sportif de vitesse : son titre de vice champion du monde (médaille d’Argent) vient compléter un palmarès très respectable puisque ce sont pas moins de 12 titres nationaux en individuel et 16 supplémentaires en  équipe qui illustrent les performances de Stéphane ! Ajoutons quelques titres Européens et on comprendra aisément que le gendarme Quertinier sait manier le gros calibre avec vitesse et précision. Il en a fait un vrai passe temps et comme il est compétiteur dans l’âme, après avoir pratiqué le Judo à haut niveau, il a associé sa vitesse et sa capacité de déplacement au maniement des armes et particulièrement du calibre 9 millimètres. En équipe de France depuis 1995, il s’entraine avec passion dans une discipline très exigeante. Le tir sportif de vitesse est un sport impressionnant où le tireur enchaine les cibles sous la pression du chronomètre.

Pour avoir effectué quelques tirs avec ses armes, je confirme combien gestuelle et poignet ferme sont de rigueur. Cette aparté me permet d’évoquer combien, au delà de la compétition, Stéphane aime les armes et partager sa sensibilité à les manipuler avec ses copains. C’est ainsi qu’en dehors de ses périodes d’entrainement intensif, il aime nous inviter à découvrir le maniement de ses pistolets. Bouchons d’oreilles incontournables, on passe alors un bon moment dans un cadre assez improbable : son club de tir réside au coeur des anciennes carrières de craie et champignonnières d’Issy les Moulineaux. Ajoutons que Stéphane est formateur auprès de la Fédération Française de Tir et que sa pédagogie et sa capacité à accompagner les athlètes sont certaines.

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Laurent Gros

20122013LaurentGrosIdNotre saison 2011/2012 aura démarré de la manière la plus triste qui soit : le disparition de Laurent nous affectait après quelques séances !

J’ai rencontré Laurent Gros sur les tatamis Bucois vers la fin des années 70. Nous pratiquions alors sous la direction d’André Priéto, le professeur Bucois.  Je convoitais le 1er dan et Laurent faisait ses premières armes en jeune adolescent motivé par notre discipline. Je l’accompagnais, quelques années plus tard, vers sa propre ceinture noire, nous partagions alors entre jeunes adultes, un goût prononcé pour le Judo et la communauté. Avec le temps, sa propension à s’investir dans l’organisation des choses qu’il aimait l’a amené à m’assister dans mon rôle de jeune professeur et, quelques années plus tard, à prendre la Présidence de notre club de Judo. Laurent était tout autant impliqué dans la paroisse, il faut savoir que sa foi était immense, et je crois que la chorale résonnera encore longtemps de sa voix si grave !

Célibataire et donc très disponible, il a travaillé à mes cotés depuis toujours : polyvalent, il était mon assistant, mon remplaçant, l’informaticien de service, le barman en charge des victuailles, le charrieur de tatami, et chacun se rappellera ses talents de photographe ! Dans tous les cas, pour la petite communauté du Judo Bucois, il était surtout un copain.

Depuis ses obsèques qui réunissaient beaucoup d’entre nous judokas et anciens judokas, nous avons décidé de travailler à l’organisation annuelle d’un tournoi qui porterait son nom. Ce sera une belle manière de saluer sa mémoire et lui rendre hommage annuellement au travers d’une discipline qu’il aimait tant.

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